La saga de l'histoire des Suisses au Brésil

Au début du 19ème siècle:

Les Suisses souffrent de la misère et de la faim. En 1816 et 1817, le blé et le foin n'ont pas poussé à cause d’une crise climatique grave. En même temps, le Brésil qui n'est plus une colonie portugaise et qui marche vers l'indépendance adopte une nouvelle politique de développement et place son espoir dans l'agriculture.

De plus, le Roi Jean VI ayant besoin de renforcer le lien avec les peuples germaniques, pour obtenir appui contre l’empire français, proposa une colonisation planifiée, afin de promouvoir et agrandir la civilisation au royaume du Brésil. C'est ainsi qu'un traîté de colonisation fut proposé au canton de Fribourg

En 1818:

Un diplomate fribourgeois signe à Rio de Janeiro un traité de colonisation. En voici les articles importants:

  • Le Brésil donne gratuitement des terres à des agriculteurs suisses dans les montagnes de Rio de Janeiro... 11 payent les frais de voyage.
  • Selon l'article Xll du traité, la ville que les Suisses fonderont s'appellera « la Nouvelle Fribourg.

Le rêve brésilien de posséder des terres productives jamais tourmentées par le froid et le gel tournent et retournent dans la tête de plusieurs milliers de paysans suisses.

En juillet 1819:

2000 Suisses s'expatrient au Brésil, ils décident de devenir des émigrants, de quitter leur pays natal pour toujours et de tenter leur chance au Brésil. Voici, la statistique des 2006 émigrants par canton:

Canton Nombre d'émigrants
Fribourg830
Jura et Berne
500
Valais160
Vaud90
Argovie143
Soleure118
Lucerne140
Divers25

Un voyage long et tragique:

Le 4 juillet 1819, a lieu le départ des émigrants à Estavayer-le-lac. Après une messe solennelle, à midi moins le quart au bruit du canon, I'évêque bénit cette croisade de paysans qui partent en bateau à Bâle rejoindre les émigrants du canton du Jura et ceux de la Suisse alémanique.

Les barques du premier trajet s'appellent « Yverdon », « Grandson » et « Estavayer ». Puis les émigrants descendent le Rhin. Les émigrants vivent en Hollande une première épreuve. Pendant six semaines, en attendant les navires, ils sont parqués dans un camp, souffrent d'ennui et sont attaqués par les virus de la malaria. Ils enterrent ainsi leurs premiers morts durant cette période.

En septembre, les Suisses prennent les chemins de la mer. Le voyage vire à la tragédie, les tempêtes brisent les mâts des voiliers. Les requins rôdent et mangent les morts. Plus de 400 passagers auront l´océan comme tombeau.

En décembre 1819, les survivants débarquent à Rio de Janeiro. Ils mangent pour la première fois des oranges et des bananes. Puis ils montent dans les montagnes et arrivent à Nova Friburgo et c'est à ce moment-là qu'a lieu la fondation de Nova Friburgo.

Le 17 avril 1820:

Nova Friburgo entre dans l'histoire. Au son des fifres et des tambours, les Suisses inaugurent Nova Friburgo. C'est un Porcelet d´Estavayer-le-lac qui prononce le discours officiel. Les émigrants élisent leur premier conseil communal avec un Genoud, un Voirol et un Stecklin. lls célébrent leurs cultes des lieux de fortune.

Ils mettent en marche leur première école avec l'instituteur Bonaventure Bardy. Surtout ils défrichent et brûlent la forêt tropicale pour la transformer en terre nourricière. Tâche rude, dangereuse et surtout décourageante. Le sol se révèle ingrat. Mais certains s'accrochent et transforment la forêt vierge en alpage qui ressemble à ceux de la Gruyère ou du pays d'Enhaut. D'autres tournent le dos à cette terre qui ne tient pas ses promesses et s'en vont plus loin cultiver du café avec des esclaves. Nova Friburgo devient un centre de ravitaillement et une étape pour le transport du café au port de Rio de Janeiro. Sauvée, Nova Friburgo grandit. Les liens se perdent peu à peu avec la Suisse. Un vrai silence s'installe pendant 150 ans.

La genèse de Nova Friburgo

Les contacts se renouent après la publication de la "Genèse de Nova Friburgo" de Martin Nicoulin en 1973 et c'est ainsi que va naître l'association Nova Friburgo.


 
 

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